Bastion des Northmen Après des années d'abandon, anéantie par le temps et l'histoire tragique des templiers, la tour est à nouveau habitée. Des fiers guerriers venant des contrées lointaines du nord ont pris possession du lieu et lèvent déjà leurs étendards. |
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| Le livre des ombres [RPG ouvert] | |
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Auteur | Message |
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Farhel
Messages : 7 Date d'inscription : 22/11/2008
| Sujet: Re: Le livre des ombres [RPG ouvert] Jeu 15 Juil - 0:14 | |
| D'énormes masses nuageuses sombres survolaient finalement le village d'Obraha, crachant des éclairs violacés d'une intensité effroyable. La pluie avait redoublée, les vents devinrent de plus en plus violents et les habitants durent tous se mettre à l'abri en se barricadant à l'intérieur de leurs maisons. Une petite lueur narguait pourtant cette noirceur à une petite fenêtre du manoir du baron.
Dans son bureau, le Baron comptait ses pièces à la lueur d'une bougie. Sur le mur derrière lui, était exposée une lame d'une excellente facture... et dans une armoire vitrée, resplendissait une armure de cuir et de mailles aux teintes funestes. Sa large table encombrait une bonne partie de l'espace qu'offrait la pièce et c'est sur celle ci que le vil gloussait:
-"Houhouhouuuu, de l'or, de l'or à ne savoir qu'en faire! Houhouhouuu! Cet imbécile d'Atanor... on peut dire de lui ce que l'on veut, je l'aurait tout de même duper. Hahaha, je suis le plus riche et le plus beau!..."
Quelqu'un vint frapper à la porte de l'avare qui s'empressa aussitôt de cacher son bien:
-"Qu'est ce que c'est?!" dit-il d'un ton mécontent.
Un homme entra en disant d'un air désolé:
-"Excusez moi Baron, je voulais m'assurer que tout allait pour le mieux..."
-"Tu viendras me voir quand je t'aurais sonné, pas avant! C'est clair?"
-"Euh... ou..oui mon seigneur."
La porte se referma timidement et l'immonde personnage refit étalage de ses richesses:
-"Houhouhouuuu, de l'or, de l'or encore..."
La flamme de la bougie s'éteignit soudain dans un souffle glaciale laissant la pièce dans le noir absolue. Le tambourinement des gouttes sur les carreaux de la fenêtre rendait l'atmosphère glauque et insupportable, si bien que le "pauvre" homme appela quelqu'un à son service:
-"Cela ne sert à rien..."
Le baron se leva brusquement de sa chaise et se plaqua dos au le mur, suffoquant devant cette voix ténébreuse:
-"Qu...qu... Qui est là? ..... répondez! ..." dit il d'une voix tremblante.
Personne ne répondit. Sur l'instant, le Baron crut à une hallucination, mais sa crainte fut réelle lorsque la silhouette d'un homme se dessina à la lueur des éclairs. Le triste personnage, apeuré, se saisie de la lame au dessus de lui et la brandit en direction de l'ombre. Il fut violemment écraser contre le mur. L'épée lui fut arrachée des doigts alors qu'une main vint se cramponner à sa gorge. Le souffle coupé, il ne put appeler de l'aide. La sinistre masse noire se figea, menaçante, et sa voix emplie le bourgeois d'une terreur effroyable:
-"Ne touche pas à cette lame couard! Tu n'es même pas digne d'être éviscéré par son tranchant!"
Un éclair frappa au dehors et le visage de Farhel se dessina. Le seigneur fut soudain tétanisé... il ne pouvait ni crier, ni bouger tandis que son pantalon s'humidifiait:
-"J'ai des questions à poser... j'attends donc des réponses. Mais souviens toi, le mensonge et la tromperie ne t'apporteront que la ruine. Alors parle... à qui appartient cet emblème formé d'une gueule que j'ai trouvé dans tes sous sol?" lança le jeune guerrier d'un ton ombrageux.
-"Je... je n'sais pas..."
L'étreinte du jeune homme se resserra et l'aristocrate, rougie par la peur, déglutit difficilement:
-"Je ne le redemanderais pas une troisième fois... A qui appartient cette emblème?" répéta t-il d'une voix exaspérée.
-"Des... chevaliers... une horde d'assassins... ils... ils tuent tous ceux qui pourraient.... argl... s'opposer à eux..."
-"Qu'est ce que tu as à voir avec eux?"
La voix de Farhel se fit alors plus hargneuse et le Baron commençait à s'élever au dessus du sol:
-"Je... je leur fournis du matériel..... des vivres... de la poudre... des armes...... euuurglh.... pitié! Ne me tuez pas..." suffoqua le mesquin personnage.
Malgré une rage immense, une voix familière lui revint en tête et résonna dans son esprit. Les doigts du garçon se déserrèrent laissant retomber sa victime:
-"Je ne suis pas un vulgaire assassin..." ces mots emplirent le coeur du guerrier d'un sentiment de nostalgie... après des années de combats acharnés mais sans but, les paroles de son précepteur prirent un sens à ses yeux... puis il ajouta "et il y d'autres châtiments bien plus terribles que la mort pour un misérable de ton espèce."
Le jeune épéiste rangea son épée dans son fourreau et enfila son armure dans l'obscurité, devant le Baron suffoquant. L'orage semblait s'être calmé et la lune se fraya un petit chemin à travers les nuages noirs. Son éclat vint frapper la vitre du bureau et illumina la maille de l'armure d'une lumière radieuse. Farhel venait ainsi de retrouver une part de lui qu'il voulut oublier dans son chagrin. Et même si ce fut avec joie qu'il reprenait sa place dans le monde, le souvenir de ses amis défunts ne le laisserait pas en paix avant d'avoir vengé leur mort. Il attrapa le pommeau de sa lame et un vif reflet s'échappa de l'étui de l'arme allant entailler les yeux du Baron qui tentait de poignarder le guerrier dans le dos:
-"Désormais, tu vivras sans ce regard mauvais que tu portais à ceux qui t'entourent. Tes oreilles seront la porte qui ouvrira ton âme à la rancune que tu a semée. Ta bouche te servira alors à expier tes fautes et es pierres qui autrefois semblaient des bijoux à tes yeux, ne seront plus que de vulgaires cailloux dans tes mains. Je te laisse à cette nouvelle existence... qu'elle te soit favorable, dans la vie comme dans la mort."
Sur ces mots, Farhel ouvrit la fenêtre et sauta au dehors, laissant derrière lui une chose silencieuse, recroquevillée au sol, paralysée par la douleur. Il commença alors sa course pour rattraper son compagnon d'autrefois:
-"Shin. Tu avais raison..."
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| | | Shin ryu
Messages : 4 Date d'inscription : 11/07/2010
| Sujet: Re: Le livre des ombres [RPG ouvert] Ven 16 Juil - 23:15 | |
| Le soleil perçait enfin... Shin ryu accroupit se dressa lentement en étirant chaque muscle de son corps, et ses cheveux furent illuminés d'une lumière dorée, balayé par les rayons chaleureux d'un soleil timide et matinal. Les yeux émeraudés de l'homme se posèrent sur la clairière en face de lui, puis il se tourna lentement et observa son camp, établi pour la nuit passée. Sur le visage anguleux de l'homme, un sourire fin se dessina. Il n'avait pas perdu la main. Disposé sous un arbre massif, il avait tendu sa cape et ses affaires servaient de cale pour sa tête. la fumée atténué par les branchages denses, et le vent de face.
Il attrapa son épée plantée au sol et piqua les restes de braises du feu, pour les éteindre. Sur l'immense lame large, étaient gravées des lettres runiques. La masse imposante d'acier scintillait à la lueur du jour et semblait éclater d'une aura étrange. en proportion, c'était une épée batarde, mais la lame était doublée en largeur et en épaisseur. De plus, la garde avait été remplacée par un ornement doré épais qui enveloppait la base de l'épée. Mais la masse de l'arme ne semblait pas déranger le vétéran. Ce dernier avait d'ailleurs troqué ses habits civils et portait à nouveau fièrementcette armure qui avait laissé des marques dans l'esprit de nombres de guerriers. Un pantalon noir large doublé de maille était serré aux chevilles par ses bottes de cuir plaquées. Au torse, il portait un veston de cuir vert sombre aux reflets légèrement émeraudes. Rien aux bras, pour lui laisser une plus grande aisance, mais aux mains ses habituels gants noirs qu'il ne quittait jamais. Ses épaulières larges brillaient quant à elles à nouveau sur ses épaules. Dessus, il avait fait couler il y a des années, ses initiales, en lettres d'or. Depuis, abimées par le temps, on pouvait voir sur le métal sombre, les traces luisantes comme des soleils qui demeuraient, inexorables. Et enfin, sur son dos, le plus imposant de tout son attirail: son fourreau. Noir comme de l'onyx sculpté, le métal taillé angulaire coupait son dos en deux. à chaque extrémités brillaient des ornements d'or, et sur toute la longueur, un fin filet d'argent traçait un nom mystérieux: Ryukishin. D'un geste souple l'homme remis l'épée dans son fourreau et tira une montre à gousset d'une poche près de son coeur. Il fit une légère moue après avoir vu l'heure, puis murmura:
- C'est l'heure...
Il ramassa alors ses affaires, enfournant sa cape dans son sac qu'il jeta sur son dos, avant de faire marche sans se retourner.
Après un jour et deux nuits de marche, Shin ryu avait pénétré dans les terres intérieures. Il savait la zone très largement occupée par les humains, et donc aussi par les maraudeurs. C'est pourquoi il coupait par la forêt. La veille, après avoir visité un village, ce qui s'avéra infructueux, il avait décidé de changer de tactique. Après récapitulation, il avait défini qu'il ne savait même pas après quoi il courait. Un sentiment d'inquiétude n'avait jamais de fondement ou d'explications propre, sauf à sa source. Et là, sa source n'était autre que l'homme qui avait été son bras droit, son garde du corps et son frère d'arme le plus fidèle pendant les 8 années de règne dans la guilde des renégats. Et à cette époque déjà, si Shin ryu avait été choisi pour diriger les unités rebelles, Farhel s'était toujours montré le plus habile de ses hommes. Et par dessus tout... son plus grand ami. Alors quand le vétéran y pensait, la première chose objective à laquelle il parvenait, c'était qu'il ne tomberait pas dessus très facilement. Alors comme en plus il n'avait aucune piste ouverte à suivre, il lui faudrait revenir aux bonnes vieilles méthodes...
Après avoir traversé un bosquet dense mais calme, il déboucha sur le lieu qu'on lui avait indiqué. Le soleil était au Zenith, et le spectacle macabre qu'il vit lui comprima la poitrine. oui... il fallait revenir aux vieilles méthodes... La respiration de Shin ryu plus saccadée, aléatoire, et son regard habituellement si droit se brisa. Il fit quelques pas en avant, et descendit sur la clairière en contrebas, ses pas tremblant esquivant tant bien que mal des centaines de cadavres allongés sur la prairie. les bonnes vieilles méthodes, celles qui nous reservent toujours des surprises... Les rumeurs et les évènements non élucidés récents... Shin ryu marcha fantomatique pendant plusieurs minutes. Le silence écrasant qui règnait était implacable. Même les corbeaux qui rôdaient semblaient voguer hors du temps. Les lames plongées dans la terre et les corps tout autour de lui semblaient faire office de pierre tombales. Et partout des des drapeaux... et partout des emblèmes, flottants, sanglants et laminés, comme des souvenirs abandonnés et abimés. Puis il s'arrêta devant deux corps. Au milieu de cette clairière morte, dont l'odeur nauséabonde avait fait fuir toute vie. Et il tomba à genoux. Cette fois la pression c'était faite plus forte. Violente, persistante. Son coeur était assailli par une tristesse et un regret qui semblait vouloir atteindre sa propre vie.
car Oui... il s'était attendu à quelque chose de semblable. "Une rixe entre deux guildes aux milieu de la colline aux corbeaux". Cette information, il avait voulu la suivre. L'intuition, sûrement. Mais il ne s'était jamais attendu à ce que ce qui lui soit montré soit le lieu de condamnation de sa propre guilde... Chaque homme allongé, chaque femme sauvagement assassinée, chaque personne étendue là, sous la bannière d'une épée perforant une demi lune, portant le blason noir et or, avait combattu pour lui pendant huit ans... Parce que tous, avaient été des serviteurs de la cause des renégats... Et que Shin, fondateur des renégats, les avaient tous quitté un jour. Ses mains tremblantes se tendirent vers l'avant, repoussant les herbes et la terre qui recouvrait un visage féminin meurtri par la décomposition, et sa mâchoire s'écrasa sous le choc de sa vision. Il eut un mouvement de recul et des larmes fuirent ses paupières qui se fermèrent avec force.
- Kiera... non...
Sa voix s'étouffa dans des sanglots. L'homme se recroquevilla et s'attrapa les cheveux, une chaleur étouffante faisant fondre sa poitrine. Puis d'un mouvement frôlant la folie il se redressa et parcourut les corps avec frénésie. Il soulevait et balançaient ces êtres inertes, ces inconnus au blason pourpre en forme de gueule, ces assassins qui avaient meurtris ses souvenirs et sa guilde, ces meurtriers qui avaient sauvagement tués ceux qu'ils considéraient comme ses propres enfants. Il les repoussaient, pour dégager les corps de ses compagnons, cherchant encore et encore, des visages, des connaissances. Pleurant chaque nom de ses amis qu'il retrouvait défunts. Puis il trouva ce qu'il aurait préféré ne pas trouver. Il ne put cette fois s'empêcherde hurler, se jetant à genoux devant le corps froid et morbide d'un homme immense à la musculature impressionnante. Couverts de flèches, l'être s'était tétanisé dans une expression de rage effroyable.
- Kharnage...
Les yeux de l'homme se levèrent au ciel, les larmes se déversant, et le guerrier ragea de toute sa voix.
- Pourquoi! POURQUOI CELA!! j'aurais dû être là! j'aurais du les défendre!!!
Ses mots s'enrayèrent dans la tristesse et il toussa. Tremblant, il rassembla ses forces et arracha un des petit blason collé sur le corps d'un des ennemis trépassé, puis se mit en quête dans le champ de bataille. Il fut consterné de voir que les pillards avaient fait leurs travail. Tout ce qui n'avait pas été souillé ou abimé dans la bataille avait disparu.
Mais quelque chose d'autre troubla Shin. Quelque chose qui avait disparu.
- Farhel... où es-tu?
Une heure de recherche dans l'atmosphère nauséabonde vainquit sa hargne et le convainquit finalement d'une chose dont la certitude vibrait de plus en plus dans sa poitrine. Son ami n'était pas mort. Il quitta alors la zone de combat et laissa derrière lui ceux qui avaient été ses frères et soeurs pendant de longues années. C'était cruel, et il regrettait de laisser leurs dépouilles. Mais il n'avait pas le temps. Maintenant, oui, il avait une piste à suivre. Et il savait exactement où chercher. Car le village le plus proche n'était qu'à une heure de marche. Et son passé commun avec certaines personnes lui avait fait connaître la pourriture qui servait de dirigeant au bourg... Ses dents grincèrent et il siffla son nom.
- Obraha...
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| | | Atanor Admin
Messages : 77 Date d'inscription : 15/03/2008 Age : 34 Localisation : derrière la flèche qui fuse droit sur toi...
| Sujet: Re: Le livre des ombres [RPG ouvert] Mar 3 Aoû - 16:57 | |
| " Tu as le don de la magie mon fils. Respectes le. Vois là, sens là, écoutes là et laisses toi porter par elle. Mais jamais ne la brusque. Jamais ne la violente, tente de la manipuler ou usurpe sa grandeur. Tu n'es rien. tu n'es qu'infime parmi l'infini. excepté ton âme, tout de toi n'est qu'illusion de la matière. Ta grandeur ne prendra jamais racine dans le pouvoir que tu démontreras, mais dans ta capacité à composer ta propre mélodie en harmonie avec celle de tout ce qui t'entoure... Et cette loi n'échappe pas à la magie... bien au contraire... ne l'oublie jamais mon fils... - Je ne l'oublierais pas... papa."
Du rebord du balcon, la masse immense du vieux guerrier contemplait le soleil rasant à l'horizon. Sa cape noire enveloppant l'intégralité de son corps, l'homme, de dos, semblait n'être qu'une ombre. Les rayons du soleil frappaient la tour dorée si puissamment, qu'ils semblaient lécher le vieux père, soulevant un vent magique intriguant et sombre, telle une aura ténébreuse qui embrasait son corps tout entier. Les reflets saphyrs virevoltant comme des flammes, le vieux guerrier, apaisé, semblait dominer le ciel et la terre. Reculé de quelques pas, à l'embrasure de la fenêtre, droit et silencieux, Atanor observait la scène avec une admiration sans borne. Vêtu d'une tunique bleue satinée aux motifs runiques et d'un bandeau de couleur lapis, ses cheveux demeuraient alors mi-longs. Ses traits rajeunis et propre, lui donnait une beauté éclatante, une candeur d'adolescent, que l'on perd bien trop vite lorsque les combats et la mort nous salissent Dans ses yeux océans, seul l'image de son père semblait rester imprégnée. Le contre-jour aveuglant ajoutait à la puissance de ce tableau imposant un respect mutique. Dans un geste large et millimétré, le père souleva son bras et ouvrit sa main à l'horizon, balayant d'un mouvement continu l'espace qui se présentait à ses yeux.
" Vois... observe... Tout ceci est le prolongement de toi-même. - Je le vois père... - Mon fils, s'il te plait. quoi qu'il puisse arriver dans l'avenir. Sois toujours conscient que, tout ceci est un cadeau, battant de vie. Et quoi que tu deviennes, ne renie jamais cette part d'extraordinaire que la nature t'as confié... Les tenèbres et la lumière ne sont qu'une extension d'un tout...dont tu fais partie"
Atanor resta figé. Il ne comprenait pas. Comment le pouvait-il vraiment. Deux jours avant, il n'était encore qu'un enfant de un an allongé dans un berceau, et désormais c'était un homme de 21 ans dont le corps avait été impregné d'une magie subtile qui sillonnait chaque cellule de son corps et alimentait son esprit de connaissances perpétuelles. Il contempla son père en silence, ne sachant que dire, mais sentit que son père attendait quelque chose. Voyant qu'Atanor restait aphasique, la masse gigantesque du guerrier pivota de trois quart et se bloqua dans un clair obscur stupéfiant. Son visage plongé dans le mystère de son ombre, son aura venait d'embraser chaque centimètre de l'air qui l'entourait. Telle une ombre démesurée projetée sur un mur, l'homme dont les traits étaient imperceptible se tenait face à son fils, dont la stature paraissait enfantine opposée à la sienne. Dissimulé dans les ténèbres du contre-jour, seul le découpement de son corps léché par la magie qu'il dégageait était visible. Atanor redressa son torse soudainement, dans ce face à face émotionnel, et attendit les mots sacrés de son père.
" Promets le moi Atanor..."
Le jeune homme ferma les yeux et baissa la tête en signe d'acceptation, et murmura:
" Oui papa... je te le promets."
Un mouvement dans la silhouette sombre de son père, sembla indiquer qu'il avait été satisfait, peut être même avait-il souri... puis sa main lourde et puissante attrapa l'épaule de son enfant.
" Je serais toujours fier de ce que tu seras..."
Atanor fronça les sourcils. Ce n'était pas l'éblouissement, qui le frappait, face au soleil découpant le corps de son père, mais à cause du ton particulier qu'avait employé l'homme. Sa bouche s'ouvrit lentement, comme hésitante, mais aucun mot ne sortit. La masse du guerrier se décala alors légèrement et l'homme s'engouffra dans la pièce aux couleurs changeante dans le crépuscule venant. Tandis que le père s'éloignait, Atanor fit volte face et demanda, sa voix atteinte par une tonalité triste:
" Tu t'en vas?"
Le père qui lui faisait dos, se stoppa et dit d'une voix sans teinte:
" J'en suis obligé gamin... Je ne peux pas rester. Ceci n'est pas mon foyer et ce ne sont pas mes terres et ce comté demeure sur les terres du roi. Les troupes d'hormandres sont en factions. Mais nous nous reverrons.... Je l'espère.
Adieu mon fils..."
un éclair aveuglant traversa la pièce et créa alors une voute d'énergie fluctuante qui déferla au centre de la chambre. Des foudroiement légers et irréguliers voguaient en tous sens avec pour épicentre le lieu dans le vide où avait frappé l'éclair. Se créa alors une bulle miroitante qui grandit jusqu'à atteindre la taille d'une porte. Des ondes soufflaient légèrement tout autour du portail magique, et le père, sans dire mot, avança vers lui jusqu'à se faire engloutir. atanor resta seul, le regard soudainement éteint... C'était ainsi... d'être le fils d'un des tueurs les plus renommé de tout le royaume. Une incarnation des ténèbres vivante. Mais ...
...
à cette époque, comment aurait-il pu comprendre.
Les paupières d'Atanor s'abaissèrent, balayant ce souvenir étrange auquel il pouvait enfin donner un sens, puis il pivota, pour regarder la lueur des hamadryades qu'ils avaient quittés. Son père. Son père avait eu raison. Mais jamais Atanor n'avait vraiment compris. Il y a deux ans, alors qu'il débarquait dans le monde, il avait cru que suivre les traces sanglantes de ses parents auraient été leurs faire honneur. mais il n'avait pas su écouter les remords que son père avait su lui dire implicitement, dans cette promesse qu'il avait demandé. Les remords d'un tueur qui avait compris ce qu'était vraiment le monde et la magie... Maintenant Atanor, qui avait renoncé à tout, avait enfin compris ce que son père avait voulu lui transmettre. Une vision plus réelle du monde qui l'entourait. une vision plus respectueuse de la magie qui vit au travers de toutes choses...
Chevauchant sur son fidèle destrier, il se dressa alors lentement en pénétrant dans une clairière plongée dans le clair de lune, et sourît. La vague d'énergie qu'il avait ressentie était nette. Il en était désormais sûr, posant ses yeux sur les dolmen ancrés au milieu de ce lieu qu'ils venaient de passer. Il se tourna vers Mirana et lui dit, le visage amusé et nouvellement confiant:
"Nous sommes arrivés..." | |
| | | Farhel
Messages : 7 Date d'inscription : 22/11/2008
| Sujet: Re: Le livre des ombres [RPG ouvert] Ven 13 Aoû - 1:06 | |
| Dans la tour du donjon d'un château noir, des pleurs résonnent. Il fait nuit... c'est l'hiver. Seules quelques lumières parviennent à transpercer la pénombre glaciale. Le ciel nuageux, ne présage rien de bon. Et toujours ces pleurs accompagnés de petits toussotements.
Une jeune fille verse des larmes, tentant de cacher sa tristesse dans de longs cheveux blonds rêches de par la saleté de l'endroit... enchainée à un mur, elle sanglote, tremblotante dans le froid. Les pieds nus, avec pour seul vêtement une robe en chiffons... elle perd espoir. Soudain, dans la faible lumière de la minuscule fenêtre, une silhouette se dessine. Un garçon aux cheveux en bataille... il appel la demoiselle en chuchotant.
"Psst... psssst... Kiera! C'est moi...."
Les yeux de la petite s'écarquillent et la voix sifflante, elle parvient tant bien que mal à prononcer son nom.
"Je suis là, ne t'en fais pas... je... je vais te sortir de là... je... je vais trouver un moyen, je te le jure..."
La voix étouffée du garçon laisse entendre sa tristesse...
"Je suis désolé Kiera... tout est ma faute..."
La prisonnière n'arrivant pas vraiment à parler lui fait un signe de la tête en lui souriant. Des lumièrent s'avancent dans l'ombre du couloir menant à la porte du cachot... dans un tendre effort elle glisse quelques paroles.
"Je t'aime..."
La porte de la cellule s'ouvre dans un vacarme du tonnerre, laissant apparaître une silhouette bourrue montée d'un ridicule chapeau à plumes. Le jeune garçon, impuissant, serre les dents pour ne pas crier et des larmes recouvrent ses joues... Deux hommes de grande carrure entrent et détachent la fille... ils l'emmènent pour préparer l'exécution qui a lieue à l'aube.
*** Le jour est levé... la foule s'est réuni autour d'une estrade sur laquelle, une petite fille sale et un un immense homme masqué tenant une hache aiguisée dans la main se tiennent. Le seigneur de la cité se tient sur un siège orné dans les gradins, entourés de soldats, en face du monticule. Un homme portant un bonnet de cuire rouge sonne une corne pour faire cesser le brouhaha de la place. Il s'exclame alors:
"Kiera Londevie... tu as été condamnée pour avoir volé de l'or dans la maison de ton seigneur. Toi, et ton ami ayant filé, avez provoqué la mort d'un garde de sa seigneurie. Ces deux crimes, sont punis de mort par nos lois... ton exécution aura lieu ici, par décapitation, selon la décision de notre suzerain. Puisse ta mort servir d'exemple."
Le choc de ses mots est effroyable à certaines oreilles et ne fait qu'alimenter les discutions... tandis qu'au milieu du monde, un enfant encapuchonné se faufile. La fille est mise à genoux, la tête posée sur une barrique pleine. Le garçon arrive devant l'estrade, son coeur palpitant de plus en plus fort. Son regard se pose sur une dague en croc, dépassant d'une large cape de bonne facture. La hache se lève au dessus du bourreau. Le garçon s'empare de la dague et se précipite sur l'estrade, fonçant droit sur le grand homme. La lame s'enfonce dans la chaire de sa cuisse. Surpris par la douleur, le monstrueux personnage envoi le gamin valdinguer à quelques mètres de là. Le visage enflé par le coup, le jeune homme se relève difficilement... et alors qu'il se redresse, la main du bourreau l'empoigne et le lève au dessus du sol. L'homme masqué regarde le seigneur qui lui fait un signe de la main au niveau de la gorge. La jeune fille est poussée à terre et le jeune homme est posé à sa place, essayant vainement de se débattre. Ses pupilles se contractent à la vue du tranchant de la lame qui plonge vers son cou... son coeur s'arrête.Farhel se réveilla soudain en sursaut. Essoufflé par ce mauvais rêve. Il mit son visage entre ses mains, pestant contre ces bribes de souvenirs. Reprenant doucement ses esprits, il se leva, encore engourdit par le sommeil. Il ramassa son équipement et se relança dans sa poursuite... les pieds légers, mais l'âme pesante. | |
| | | Shin ryu
Messages : 4 Date d'inscription : 11/07/2010
| Sujet: Re: Le livre des ombres [RPG ouvert] Mar 17 Aoû - 13:42 | |
| Le Brouhaha était surprenant. Non pas qu'il avait oublié l'ambiance des villes, qu'il avait quitté en s'isolant dans les arrières montagnes, mais l’agitation qu’il constatait était bien différente de celle qu’il connaissait : de nombreux groupes d'individus semblaient traverser Obraha par tous les chemins possibles. Shin Ryu était arrivé en fin d'après midi aux abords de la petite ville, après avoir longtemps médité sur la marche qu'il allait suivre dans son enquête, caché dans un bosquet sur une colline surplombant le bourg principal. Le soleil perdurait mais la chaleur laissait place à la fraîcheur du soir. Il avait contourné les portes principales des murailles en piloris qui longeaient la frontière des terres paysannes, et avait trouvé refuge dans un petit coin à l'ombre des arbres. De là bas déjà il entendait les échos des foules. cette ville et ses abords de prairies qu'il avait connu calme et craintive semblait se réveiller comme électrocutée. Et plutôt que de tenter une approche discrète, Shin avait décidé de composer avec ce surprenant remue ménage et s'insinuer dans les remous. Mais il ne s'attendait pas à quelque chose de cette envergure. Ce n'était pas les civils qui s'affairaient. Bien sûr, de nombreux curieux s'amassaient devant leurs portes, s'infiltraient en masses dans les auberges pour entendre les racontars, ou bien couraient après les groupuscules intriguant qui ratissaient la ville, à la recherche d'un indice. Non. C'étaient des mercenaires. Shin ryu en avait assez côtoyé de sa vie, pour pouvoir reconnaître leurs traits. Copieusement armés, balafrés ou tatoués pour la plupart, arguant vulgairement des trophées des plus dégoûtants sur leurs ceintures ou pendus à leurs sacoches, et une hygiène de vie dont la nonchalance indiquait un mépris total pour l'opinion extérieur. Ils se déplaçaient par groupe de cinq ou six, armes au clair et brandissant des avis de recherches, stoppant et malmenant toute personne qui semblait s'approcher du profil établi, de près ou de loin.
Le vétéran n'avait donc pas eu de réelles difficultés à entrer dans la ville. aucun contrôle de son identité ne fut faite à l'entrée, et personne ne semblait s'intéresser à lui. Sa carrure décontenançant les plus audacieux, ses cheveux étincelants et sa barbe de trois jours marquait très vite et semblait l'écarter du portrait robot que trimballaient ces chiens bagarreurs. Cela lui convenait d'ailleurs. Son passé de tueur n'était pas des plus connus, mais il n'était pas non plus inconnu au bataillon. Il s'afféra donc, longeant les murs, à comprendre d'où venait ce flot de guerriers traqueurs, et que cherchaient-ils. La réponse lui vint lorsqu'il pénétra dans l'auberge qui portait un nom des plus intriguant: ‘au cochon gras‘. Un groupe de villageois semblait connaître une grande partie de l'histoire et en parlaient à vive voix, appuyés sur le comptoir en remuant leurs chopines .
"- Un grand homme noir que c'était! - Il est fichu, avec tous ces mercenaires à ses trousses, il ira pas bien loin le bougre!"
Shin se glissa, silhouette sombre dans un coin du bar parallèle aux radoteurs, et fit un léger signe au barman pour commander de l'hydromel, et paraître anodin dans le décor. Mais son oreille était aiguisée et il suivait attentivement la discussion, à son apogée.
"- j'en serais pas si sûr! il a mis à sac la maison du baron et aucun garde a pu mettre la main sur lui - Tu l'as dis!! J'ai toujours du mal à croire que le type ai réussi son coup. - Motivé par la vengeance si vous voulez mon avis..."
Le vétéran réceptionna sa pinte et sembla troublé par le sujet abordé par le petit groupe de paysan. Il ne perdit mot de la suite.
"- Moi j'vous l'dit, tout fou l'camp... ya encore une semaine tout allait bien, et il a fallu que ce sorcier de malheur fasse escale ici. - Ah! j'en ai entendu parlé de ce bougre! l'ombre pourpre! Mais il a aucun rapport avec le fugitif, si? Il paraît que c’était le pouilleux qui passait son temps ici à boire comme un trou… pas vrai Ed?
Le Barman qui semblait répondre à cette appellation, opina dans son coin, lavant un verre avec un chiffon qui n’avait rien de très propre, et essayant tant bien que mal de ne pas prendre part à la discussion. L’un des trois homme continua:
- Bah, c'est du pareil au même... les sorciers ça n'apporte que des soucis. Il parait qu'il est allé chez le Baron quelques jours avant le fugitif… c'est pas une coïncidence à mon avis."
La main de pierre de Shin se raidit sur sa pinte et un bris léger apparut sur le rebord du verre. Le jeune guerrier se reprit, évitant ainsi de broyer son verre entre ses doigts gantés, mais l'appellation qui avait été utilisée pour qualifier le mage lui était plus que connue et lui tira un visage d'étonnement à peine maquillé...
"- Si s‘te magicien est à l'origine de l'incident du baron, bah je vais pas lui en vouloir pour ça. Depuis des mois qu'ils nous mène la vie dure, c'est pas ça qui va me coûter d'la compassion... - C'est sûr... mais on peut pas dire que le village est plus tranquille... Si cet assassin avait pas raté son coup... Franchement... - Bah un baron aveugle, si vous voulez mon avis, c'est un baron qui va pas le rester longtemps... ça va se bousculer au portillon..."
Le guerrier se releva en ayant assez entendu, lâchant au passage deux écus sur le comptoir puis faisant un volte face rapide et discret vers la porte de sortie. Ses tempes lui tambourinaient le cerveau et sa respiration était saccadée. Il fallait qu'il aille vérifier une inquiétude qui venait de naître au fond de lui, et trouver un moyen certain d'identifier ce mage dont il semblait connaître l'existence. Mais lorsqu'il passa la porte, l'un des trois paysan lui asséna le coup fatal:
"- Bah va bien falloir que ça se tasse... Wilhelm, qui r’vient de la tour des templiers, où il était allé pour faire une livraison de farine, nous a dit qu’les seigneurs d'là bas y z’organisent des troupes pour v’nir calmer la situation de crise ici. Après tout, L'seigneur sombre Atanor est au coeur des accusations depuis sa visite, et vu qu’c'est leurs fichu mage à eux... y peuvent pas rester sans rien faire..."
Shin ryu faillit emporter la porte dans son mouvement de sortie très brutal, soudainement pressé. Il venait d'avoir confirmation que le jeune mage mystérieux qu'il avait servi en tant que garde rapproché quelques années auparavant, était venu dans ce village, et qu'un mystérieux assassin y avait fait un tour quelques temps plus tard. Cela n'avait peut-être aucun lien mais il fallait que Shin ryu jette un oeil sur les affiches distribuées aux mercenaires. Après avoir remonté la piste des maraudeurs en vadrouille, il arriva sur la grand place. Située devant la villa principale du baron, une immense bannière avait été levée. De là se répartissaient différents mercenaires, sous la tutelle d'un missionnaire debout sur une estrade. Il criait des instructions et clamait à tue tête
" Nous rappelons que les 20 000 pièces d'or seront données s'il est capturé vivant! Sinon, ce ne sera que la moitié de la prime!"
Shin ryu s'incorpora aisément au sein des mercenaires qui patientaient autour de l'estrade. Comme des gamins, la cinquantaine de guerriers qui patientaient encore était couverte d'un chahut instoppable. Lorsque vint finalement le moment où Shin put s'approcher du missionnaire, ce dernier sembla retenir sa main tendue vers lui avec l’avis de recherche, ses yeux scrutant le visage du vétéran, une expression surprise et intriguée à peine maquillée. Shin ryu, conscient que seul l’empressement des gens autour le sauverait, fit un geste vif et arracha le morceau de parchemin plié. Il s’éloigna alors vivement en grommelant et faisant l’air de rien. Le missionnaire qui ne le quittait pas des yeux, une expression de plus en plus inquiète sur le visage, fut rapidement rappelé à l’ordre par des barbares impatients, et continua sa distribution. Shin se plaça à l’écart de la foule et déplia le papier. Son sourcil gauche se souleva alors l’air distrait, et un ricanement amusé siffla entre ses dents. Il ne put retenir le flot de ses paroles, soulagé de constater que tout espoir n‘était pas vain:
« - Eh bah mon vieux Farhel! Bel et bien vivant et avec une prime plus belle que la mienne sur ta tête… si j’étais pas ton ami je crois que je te traînerais par la peau du cul jusqu’ici. Avec 20 000... Sacré nom de nom… je pourrais terminer les travaux dans mes champs… alalala…Quel magot… »
Comprenant que pour une raison ou une autre, Atanor et son vieil ami de toujours étaient liés, il avisa qu’il lui faudrait retrouver Farhel au plus vite, avant ce flot de mercenaires impétueux. Mais cela il n’y arriverait pas seul. Il jeta alors un dernier regard sur les mercenaires derrière lui, et ricana de plus belles.
« - Quelle bande de crétins… »
Mais lorsqu’il se retourna pour se diriger vers la sortie de la ville, un homme pressé le percuta. Le Gaillard, assez grand et costaud, fut tout de même éjecté en arrière par le corps élancé de Shin ryu. Mais alors que ce dernier s’excusait prestement, L’homme a terre se releva et se figea face au vétéran, le visage pétrifié sous l’étonnement. Shin ne comprit que trop tard que le sort avait décidé de s’acharner contre lui. Car l’homme était loin de lui être inconnu, ses cheveux ambrés en bataille et ce bouc mal taillé mais surtout, ce regard vicieux sans borne et entaillé d'une large et sale balafre qui barrait son visage. Ce n’était autre que son ancien bras droit lorsqu’il avait bâti la guilde des renégats… Sa voix siffla avec une agressivité sans bornes.
« - TOI! »
Shin ryu anticipa le geste de l’homme face à lui et projeta son poing avec fulgurance contre le visage de son adversaire qui venait de s’agripper au manche de son épée. Le coup trop vif ne fut pas esquivé et le mercenaire fut éjecté en arrière, mais se reprit en roulant sur lui-même avant de déraper, plaçant sa jambe gauche en appui derrière lui et dégainant son sabre de marin avec véhémence, un sourire diabolique sur le visage. Il se mit alors à éclater de rire, un son dérangeant et assez inquiétant, la pommette ensanglantée par le coût porté à son visage par le vétéran. Shin grogna et recula d’un pas. Son adversaire aboya:
« - SHIN RYU!! Si je m’attendais!! Ahaha! Tout le monde te croyait mort! Fils de chien! Et j’en étais le premier vexé! »
Shin hocha de la tête, jaugeant son ancien acolyte et grommelant:
« - Thanis… Tu m’avais pas manqué… je suis surpris que tu fut désapointé à l’annonce de ma dite mort. Après la rouste que je t’ai mise la dernière fois… - Il ne faut pas… j’étais seulement frustré de ne pas t’avoir tué moi même avant! Mais la chance me sourit on dirait… je vais enfin pouvoir prendre ma vengeance en lieu et place… - oublie… je suis pressé. »
Le mercenaire semblait comprendre où Shin voulait en venir car il secoua la tête, montrant un peu plus ses dents sales dans un sourire de plus en plus aliéné.
«- Tu croyais que tu t’en tirerais!? J’ai erré ici pendant 5 ans après que tu m’ai bannis de la guilde dans ce village même! Obligé de faire les pires boulots à cause de toi… Tu m’as trahis Shin ryu! Et je te dois une belle entaille aussi douloureuse que celle que tu as fait à mon visage... Alors ça sera justice, que je t’arrache les boyaux en guise de payement. Tu n’iras pas sauver ton camarade, Shin… Parce que vois tu, ce face à face tournera bientôt en ma faveur… Et tu le verrais par toi-même si tu te tournais! »
Le vétéran fut plongé dans la torpeur… Thanis avait raison. Ruse ou pas, il savait que cette bagarre avait pris assez de proportions pour qu’un certains nombres d’hommes soient déjà massés autour d’eux. Et il n‘en faudrait pas beaucoup pour que sa discrétion parte en fumée et qu‘on le reconnaisse. Il courba légèrement l’échine et serra les dents. Sa main droite s’orienta lentement vers l’arrière, se levant vers le pommeau de son épée longue lui barrant le dos. Mais des bruits derrière lui le déconcentrèrent et ses des yeux se détachèrent de son ennemi pour pivoter vers son angle mort. Son hochement de tête fut bref et il s’aperçut que l’échauffourée ameutait quelques mercenaires sortant leurs propres armes et s’approchant. Mais cette seconde d‘inattention profita à Thanis. Au bruit du gravier écrasé sous le pas lourd de Thanis, le vétéran anticipa la charge et se plia en arrière! Le sabre frôla son épaule et griffa son armure. Shin pivota et arracha alors d’un coup net son épée large de son fourreau et l’abattit sur le sol devant Thanis qui venait d’esquiver. Shin comprit qu’il ne pourrait pas se tirer de là sans affrontement. Mais Ce fut sans compter son adversaire qui ricana et beugla subitement:
« - Cet Homme est SHIN RYU!! C’était le leader des Renégats et Farhel! L’assassin que vous recherchez est son bras-droit! »
Il n’en fallut pas plus pour que plusieurs cris de rages s’élèvent des foules et que plusieurs hommes enhardis décident de prendre part au combat! Shin ryu se savait perdant et pris au piège. Il fulmina et empoigna sa lame avec fermeté. Il foudroya du regard son ennemi et ragea:
« - Thanis! Salopard… »
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| | | Shin ryu
Messages : 4 Date d'inscription : 11/07/2010
| Sujet: Re: Le livre des ombres [RPG ouvert] Ven 20 Aoû - 21:57 | |
| « - Chopez le! »
Le cri de ralliement suffit à mettre d’accord les plus braves. Une dizaines de mercenaires se ruèrent vers Shin Ryu en brandissant leurs armes. Thanis se précipita sournoisement sur le flanc de son adversaire et tenta de le sabrer dans un mouvement d‘estoc! Les réflexes de Shin furent ses sauveurs. La vague de guerriers l’encerclant, il se dégagea vers l’avant et plongea sur Thanis alors que ses ennemis se refermaient sur lui! Il passa par-dessus l’estocade qui aurait dû le tuer et percuta l’homme au torse. S’écrasant lourdement au sol, Thanis percuta le sol de l’arrière de sa tête et resta groggy. Le vétéran roula sur lui-même et se redressa d’un geste vif en soulevant brutalement sa lame vers le haut, fauchant au passage un mercenaire qui tentait de se jeter sur lui! La lame gravit sa cage thoracique et projeta l’adversaire foudroyé, dans un jet de sang effroyable. Décontenancé les autres barbares esquissèrent un mouvement de recul. Shin en profita et empoigna la poignée de son arme, l’amenant en garde arrière et se ruant de toute ses forces vers l’avant! Il enfonça son épaulière dans le torse d’un pauvre malheureux pas assez vif pour l’esquiver. Le plaquage coupa le souffle du guerrier et le souleva de terre, l’envoyant s’écraser deux mètres plus loin dans un cri étouffé. Le cercle d’adversaire s’agrandit légèrement et Shin freina sa course pour jeter un regard derrière lui. Thanis qui se relevait lentement cracha sa rage avec véhémence et rugit:
« - C’est qu’un homme nom de Dieu!! Ramenez moi sa tête!! »
Le vétéran se retourna près à s’enfuir, perlant de sueur et salit de poussière, lorsqu’un mur de cavaliers de la milice se dressa devant lui! Les chevaux se cabrèrent en hennissant et les gardes levèrent leurs lances pour dissuader le guerrier de tenter un passage! Shin ryu abaissa son épée d’un geste bref et jeta un regard meurtrier à son ennemi souriant comme un dément. Il tenta la raison plutôt que la force, sachant que les adversaires grandissaient et qu’il n’aurait pas bien longtemps le soutien de son charisme. La venue de soldats officiels était désormais sa seule chance de survie
« - Cet homme se sert de vous pour assouvir sa propre vengeance! Je n’ai rien à voir dans cette affaire! Mais je lui ai causé des tords! Il vous utilise comme de vulgaires boucliers humains! »
Les mercenaires qui fermaient de nouveau le cercle autour de lui, se regardèrent quelques instants. La venue de la garde du village semblait freiner leurs ardeurs. Les lois punissaient sévèrement les rixes en milieu civil. Et le cavalier en tête de la garde termina d’achever les doutes des combattants:
« - Dispersez vous! Par ordre du Baron!! Ceux qui n’obéiront pas seront pendus! Ces hommes s’expliqueront devant le seigneur d’Obraha! Tous les autres nettoient les lieux! »
Thanis fulminait. Il regarda impuissant les mercenaires s’éloigner non sans quelques lueurs de regrets dans leurs attitudes, lui, tremblant de rage. Shin ryu laissa échapper un soupir de soulagement, voyant le nombre d’homme qui se retirait. Aussi doué fut-il, il n’aurait survécu à tant d’adversaires, et son manque d’entraînement se faisait ressentir. Il lâcha un rire nerveux, se pliant et s’appuyant sur ses genoux, son épée contre son corps. L’un des gardes se détacha et lui grommela en hochant la tête en direction de la maison de la baronnerie:
« - Je sais qui tu es, assassin, alors rends-toi. J’aimerais te tuer moi-même simplement pour la joie que ça me procurerais, mais le baron t’as aperçu et veut te parler. Alors ne fais pas le malin, nous n’hésiterons pas »
Shin leva les yeux sur lui et hocha la tête. Décidément les ragots avaient des côtés mensongers. Il n’était donc pas aveugle… d’un regard vers la grande baie vitrée du large bâtiment face à lui, il entrevit le corps distordu du Baron dans une robe de chambre sombre. Son visage était intégralement bandé excepté à l’œil droit. Voilà qui répondait à sa question intérieure. Mais tandis qu’il se redressait, Thanis qui avait manifesté une hésitation palpable se rua en avant, criant de rage:
« - Non! Je te laisserais pas t’en tirer cette fois!!! »
Le cheval du garde eut un réflexe de recul et se décala en voyant le sabre passer près de lui, et le garde surpris, fut désarçonné. Shin Ryu leva à peine son épée que Thanis était sur lui! Les deux lames se rencontrèrent mais le Vétéran n’avait pas pris d’appui. Il chancela et la force de l’impact le fit reculer. Thanis véhément lança une série d’attaques enroulées devant les regards amusés des gardes qui, à priori, ne souhaitaient pas voir l’ancien seigneur des Renégats vivant. Shin avait le désavantage du poids de son arme et devait utiliser toutes ses forces pour orienter son épée, en garde pendante, sautant sur ses appuis et pivotant avec peine. Shin perçut alors l’ouverture lorsque son adversaire plongea en estoc vers sa poitrine. Il se courba et souleva son bras gauche en emportant sa lame et se jeta vers l‘avant. L’estocade fila le long de son gilet de maille et passa sous son aisselle! Le vétéran Agrippa le colet de son adversaire tandis qu’il remontait son poignet gauche sous le bras de son ennemi! Rabattant son coude d’un geste sec il bloqua l’avant bras de Thanis et remontant brutalement tout son bras vers l‘extérieur, il lui disloqua l’épaule dans un craquement rauque! La douleur étrangla le cri de Thanis en un gémissement absurde et Shin lui enfonça son genou dans la poitrine avec hargne avant qu’il puisse reprendre son souffle. Son bras inapte lâcha le sabre et d’un geste d’élan, l’ancien seigneur des renégats recula avant de se plier de tout son corps dans un coup droit direct qui emboutit le visage de Thanis et l’envoya au sol dans un bruit sourd! Jouant de son épée, il la fit pivoter de sa main gauche et la souleva, l’empoignant de ses deux mains au dessus de sa tête, avant de l’abattre dans une frappe verticale à terre. Son ennemi n’eut même pas le temps de se décaler, que la lame lui transperça le pectoral gauche avec férocité et le cloua au sol. Une gerbe de sang jaillit et thanis vomit du sang. Une nappe pourpre s’étendit largement dans la poussière sous son corps, tandis que Shin ryu, un genoux à terre, au dessus de son adversaire et appuyé de tout son poids sur son épée, murmura, une teinte de haine faisant vibrer sa voix:
« - Voilà ce que j’aurais dû faire il y a 5 ans… Lorsque tu as tenté de tuer Farhel et Atanor, et d’évincer la guilde pour ton bénéfice personnel… »
La douleur transforma le visage ironique de Thanis en une figure informe, et Shin crut apercevoir un sourire maléfique siéger sur ce triste visage. Il articula, malgré les gargouillis sanglants et le souffle qui lui manquait.
« - Tu n’as… fait que retarder…l’inévitarghl…(il vomit du sang) Tu as vu ce qu’ils ont fait… oui…il sont à ses trousses… Farhel est un…arghl… un homme mort… ils le trouveront… et même toi tu n’y pourras rien… »
Le visage de Shin ryu perdit toute couleur et son regard passa de la haine profonde à la terreur. La main tremblante et valide de Thanis se posa sur le torse Shin et tira de l’intérieur de son gilet maillé, un petit morceau de tissu pourpre qui dépassait à peine. L’éetendard déchiré glissa hors de sa poche intérieur et tomba sans bruit sur le torse sanglant de Thanis, la gueule brodée et difforme du tissu semblant narguer le vétéran sur le corps de son ennemi. Ce dernier fit une légère grimace et un sourire entendu, ricanant entre ses soubresauts.
« - Oui… mort…hin…hin… »
Il s’éteignit quelques secondes plus tard, laissant Shin ryu à sa stupeur… Mais le poids d’une lame se posant sur son épaule le ramena à la réalité. Le garde qui était remonté sur sa selle pointait sa lance vers Shin avec une légère méfiance et un mépris à peine maquillé. Il dit durement:
« - C’est bon… vous avez fini votre cirque? Le baron vous attends… Donnez-moi votre arme »
Shin se dressa lentement et retira sans broncher son épée de la dépouille d’un ancien traître, et se tourna en signifiant qu’il allait se rendre. Le garde releva légèrement sa lance et tendit sa main libre vers le vétéran pour qu’il lui donne son arme. Shin eut alors un sourire que le milicien aperçut trop tard. Sa poigne se referma sur son avant bras et avant qu’il ai put tenter quoi que ce soit, Shin ryu le soulevait de sa selle en le tirant par-dessus son épaule! Le garde s’écrasa au sol, sonné et les autres n’eurent pas le temps de charger en direction du fuyard. Ce dernier déjà en selle, glissant sa lame dans son fourreau, claqua des talons et se jeta dans les boyaux de la ville à toute allure, semant aisément les gardes, en direction de la bordure extérieure. Pister Farhel n’était pas mince affaire mais le groupe de tueurs qu’on avait envoyé à ses trousses, ça, il pouvait le faire. Le cavalier fusa hors de la ville, laissant les miliciens à leurs stupeur.
Il fallait qu’il le retrouve. C’était désormais une question de vie ou de mort.
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